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Avant de commencer mon histoire, il faut d'abord re-situer la situation.

Non pas que je ne vous fasse pas confiance, mais je sais par expérience que les grandes personnes bipèdes ont toujours besoin de précisions.

Comme ça, mes chers amis de mon fan club à moi, si on vous pose des questions, vous pourrez leur répondre.

Donc, j'avais emmené le Grand Machin (vous savez le reporter photo que j'emmène partout dans mes voyages et dont je m'occupe sinon il serait perdu sans moi) en Mauritanie.

 

Dune mauritanienneLa Mauritanie est un très beau pays, et très grand. Une fois et demi plus grand que la France.

Il se trouve en Afrique de l'ouest.

Les mauritaniens n'ont pas construit beaucoup de maisons, comme ici. Ils ont surtout planté des dunes de sable dans de très grands déserts. Et c'est vraiment très beau.

Les Mauritaniens ne sont pas nombreux. Près de 4 millions.

Et comme le pays est très grand, s'ils décidaient d'occuper toute la place qu'ils ont, on en trouverait environ 3 par kilomètre carré.

Mais comme ils aiment bien se retrouver et boire du thé ensemble, ils se sont regroupés dans des villes et des villages.

Moi, j'ai des amis là-bas. Meissa, Mata et Salek.

Je les aime beaucoup. Ils habitent dans la capitale qui s'appelle Nouakchott.

Et ils vont souvent se promener avec le grand machin dans le désert qui s'appelle le Sahara.

 

Et puis, c'est là-bas que le Petit Prince est descendu sur terre, près de Chingetti, et qu'il a rencontré Monsieur de Saint EXUPERY qui était assez rigolo parce qu'il écrivait des livres en pilotant son avion. Ce qui est très dangereux puisqu'un jour il a dû se poser dans le désert. Certainement parce qu'il avait fait une rature en écrivant et ça a causé la panne de son moteur. Enfin, je crois.

C'est bien quand même, comme ça il a rencontré le Petit Prince et a pu nous raconter son histoire.

Nous, on était allé aussi faire un tour dans le désert. Près d'une ville qui s'appelle Attar, dans l'Adrar. Si vous recherchez sur internet, vous trouverez sûrement la carte de la région. De toute façon mon grand machin a fait plein de photos. On pourra lui demander si vous voulez.

 

 Salek était tombé amoureux d'une jeune bergère très jolie et très gentille. Et il voulait la demander en mariage. Alors, avec Matta et le Grand Machin, on y est allé.

On a roulé pendant des heures et des heures sous le soleil. C'était très beau. Vraiment très beau. Il y avait de grandes plaines de sable, puis des plateaux de cailloux... On a même franchi des cols très hauts. Les montagnes dans la région sont très rouges et on se croirait dans un western du cinéma.

C'est d'ailleurs par là-bas que le film "Fort Saganne" a été tourné il y a très longtemps.

Salek conduisait, Mata racontait des histoires de son pays, et le Grand Machin prenait ses photos pendant que moi je chantais. De temps en temps on faisait "oui" de la tête pour faire croire au grand Machin que c'est lui le chef, et tout le monde était content.

Moi, j'aime beaucoup rouler comme ça dans le désert. Sur le goudron comme le disent les Mauritaniens. Les pneus du 4x4 font un joli bruit, grave, comme s'ils chantaient, et ça donne l'impression d'être dans un rêve très doux.

Des fois on voit passer des dromadaires ou d'autres animaux. Et parfois même des bipèdes, qui portent un grand foulard sur la tête et le visage pour se protéger du sable et du soleil, que l'on appelle un chèche. C'est vraiment très joli. Mais moins que moi quand même...

On se demande vraiment d'où ils viennent et où ils vont, parce que on ne voit pas de maison ni de tente à l'horizon.

A la fin de la journée, juste avant que le soleil ne se couche, on est arrivé au campement dans lequel la fiancée de Salek vit avec sa famille.

Ils ont été très gentils avec nous car ils nous ont accueilli comme si on se connaissait depuis longtemps.

Là, il y a toute la famille : le père, la mère, les oncles et tantes et tous les enfants. Ils vivent dans une maison en bois toute ronde que l'on appelle une case.

Ils doivent être très riches car cette case est très grande et les branches d'arbres qui la constituent sont très épaisses. Je pense qu'il devait y avoir une forêt avant dans la région et qu'ils ont coupé tous les arbres pour la construire, puisqu'on n'en voit plus que deux ou trois à l'horizon. Ce qui fait qu'il n'y a pas beaucoup d'ombre. Sauf la nuit bien sûr.

Nous étions à peine arrivés qu'ils ont sorti de très grands tapis sur le sable pour nous installer. Et on a pu se laver les mains et boire un bon thé. C'était bon !!!

Il y avait deux ou trois chats qui étaient là aussi. Je n'ai pas eu peur car la Miss Addis est courageuse. Mais pour ne pas déclencher de scandale, j'ai préféré rester près du Grand Machin et Mata et Salek pour les protéger au cas où les minets les auraient attaqués. On ne sait jamais.

J'ai bien fait, car il ne s'est rien passé. Les minous ont bien vu à qui ils avaient à faire. Non mais ! Pffffffffffffffffffffffffffff

Le soleil tombe très vite là bas. On dirait que quelqu'un éteint la lumière presque d'un coup.

J'ai juste eu le temps de voir qu'il y avait des chèvres, un ou deux chiens qui surveillaient aussi les minets, et des dromadaires.

Le dromadaire est un drôle d'animal qui ressemble à un chameau mais avec une seule bosse.

 

A un moment, les bipèdes du camp, qui sont des bergers, sont venus nous chercher et on est allé traire les chamelles.

C'était extraordinaire ! Dire que ces gestes se répètent depuis des milliers et des milliers d'années.

Le Grand Machin était très ému, et je le comprends parce que c'était vraiment très beau de faire cela comme ça, dans le noir, avec les étoiles très belles au dessus de nos têtes et le grand silence du désert.

 

Puis, le chef du camp, qui est très gentil, nous a fait goûter le lait.

 

 

 Que c'était bon... Le lait de chamelle est très épais et un peu salé. Avec plein de mousse par dessus.

J'avais le bout du nez tout blanc. Comme Le grand Machin, Mata et Salek d'ailleurs.

J'ai compris à ce moment à quel point c'est important tout ça, parce que ces gens sont très pauvres et que ce sont les seules choses qu'ils aient.

Pourtant, ils les partagent avec tous ceux qui passent. Ils sont vraiment très gentils vous ne trouvez pas ?

La nuit dans le désert est vraiment très chouette (j'aime pas beaucoup les chouettes). Et là, rien qu'à y penser, je vais aller faire une bonne sieste en rêvant que je suis sous les étoiles de Mauritanie.

 

 

 

La Miss Addis